Symbole fort de la culture japonaise, le kimono et le yukata partagent une apparence similaire, mais se distinguent par leur usage, leur tissu et leur histoire. Comprendre leurs différences permet d’apprécier pleinement leur valeur culturelle et esthétique. Dans cette revue, découvrez les caractéristiques essentielles du kimono et du yukata.
Kimono et yukata : qu’est-ce que c’est ?
Vêtement japonais ancestral, le kimono tire ses origines de l’époque Heian (794-1185). Il est conçu comme une tenue d’apparat et s’est imposé comme une référence de l’élégance nippone. Fabriqué en soie, en lin ou en brocart, il est traditionnellement porté lors des cérémonies importantes.
Le yukata, quant à lui, découle d’une version estivale du kimono. Créé initialement pour la sortie des bains, ce vêtement plus simple et léger est devenu un incontournable des festivals japonais. Aujourd’hui, le yukata se porte principalement en été ou comme vêtement d’intérieur, privilégiant confort et facilité d’entretien.
Quels sont les points de distinction entre un kimono et un yukata ?
Bien que le yukata et le kimono ont une coupe similaire, plusieurs détails permettent de les différencier facilement. La matière utilisée, la présence de sous-vêtements, la forme du col constituent des indices fiables. Ces éléments, une fois observés attentivement, révèlent immédiatement le degré de formalité et la nature de chaque tenue.
Nature du tissu
La différence kimono yukata la plus notable concerne le tissu utilisé. Le kimono se confectionne dans des matières nobles comme le satin ou le brocart, souvent ornées de motifs raffinés. Ces textiles rendent le kimono onéreux, mais garantissent un rendu visuel luxueux et une excellente durée de vie. Il représente l’élégance formelle du Japon traditionnel.
Le yukata, quant à lui, est conçu dans des tissus plus simples. Il s’agit généralement du coton ou du polyester, ce qui lui confère légèreté, aération et simplicité d’entretien. Parfait pour la saison estivale, le yukata évacue la transpiration. Il est apprécié comme vêtement d’intérieur, notamment par les occidentaux.
Les sous-vêtements
Un élément distinctif essentiel est le nagajuban sous le kimono. Le kimono, étant difficile à entretenir, n’est pas lavé fréquemment. Pour préserver le tissu, les Japonais portent donc un nagajuban, une sous-robe blanche en coton ou en soie, qui absorbe la transpiration et protège le vêtement principal.
Par contre, le yukata, plus décontracté et lavable, se porte directement sur le corps ou avec un vêtement minimal. L’absence de nagajuban améliore la fraîcheur ressentie, ce qui est primordial en période estivale. Cette différence révèle le degré de formalité lié à chacun des deux vêtements.
Le col du vêtement
L’observation du col du kimono ou du yukata permet aussi de faire la distinction. Si le vêtement présente deux cols superposés, le plus bas étant blanc, alors il s’agit d’un kimono porté avec un nagajuban. Ce double col est un marqueur clair de formalité.
En revanche, un seul col visible indique la simplicité du yukata. Son absence de sous-vêtement rend l’encolure plus épurée. C’est un critère crucial pour identifier l’une ou l’autre tenue, notamment dans les festivals ou les rues japonaises.
La taille des manches
La longueur des manches représente un autre indicateur clé. Les kimonos peuvent avoir des manches très longues, notamment dans le cas des furisode, portés par les jeunes femmes célibataires. Ces manches peuvent même frôler le sol, illustrant la solennité de l’occasion.
Les yukata, eux, disposent de manches plus courtes, rarement au-delà de 50 cm. Cette longueur standard optimise le confort et la facilité de port. Que ce soit pour danser, marcher ou assister à un feu d’artifice, le yukata s’adapte mieux aux activités estivales.
Quel accessoire ajouter sur le yukata et le kimono ?
Le port du kimono ou du yukata ne sauraient être portés sans leurs accessoires emblématiques. Le plus emblématique est sans doute l’obi, la ceinture large et rigide qui sert à maintenir le vêtement fermé. Sur un kimono, l’obi est souvent plus long, plus rigide et richement décoré que celui du yukata.
En plus de l’obi, plusieurs accessoires complémentaires peuvent venir enrichir et valoriser l’élégance de la tenue. :
- Le haneri, une pièce de tissu insérée sur le col pour ajouter une touche de couleur ;
- Le koshihimo, une corde fine servant à fixer les plis du vêtement ;
- Le datejime, une ceinture intermédiaire entre le koshihimo et l’obi pour assurer un bon maintien.
Ces accessoires varient en fonction du niveau de formalité de l’événement et du type de tenue portée.
Quels types de chaussures portés sur un yukata et un kimono ?
La différence entre kimono et yukata s’observe aussi au niveau des chaussures. Le kimono exige le port de chaussettes tabi, spécialement conçues avec une séparation entre le gros orteil et les autres, permettant de glisser la lanière des sandales traditionnelles. Ces sandales peuvent être des zori, plus formelles, ou des geta, plus rustiques mais stylées.
En revanche, le port du yukata autorise une plus grande liberté. Il peut se porter pieds nus dans des geta ou même avec des sandales modernes. L’absence de tabi est parfaitement acceptée et accentue le côté décontracté de cette tenue estivale. Le choix des chaussures contribue ainsi à souligner l’usage et le contexte du vêtement.
Savoir distinguer un kimono d’un yukata n’est pas qu’une affaire de tissu ou de col, c’est une question de contexte culturel. Le kimono, plus formel, se porte lors d’événements officiels, tandis que le yukata, plus léger et accessible, est réservé aux moments de détente ou aux fêtes estivales. Ces deux tenues témoignent de la richesse de l’esthétique japonaise.